Claude Baechtold

1972, né à Lausanne, vit et travaille en France
Nominé·e - Prix Elysée 2019

Diplômé de l’Ecal en communication visuelle, c’est en Iran que Claude Baechtold développe son travail photographique en collectionnant de manière compulsive la voiture nationale iranienne, qu’il déclinera sous forme de cartes routières et de papier peint.

Avec son collectif Riverboom qu’il fonde en Afghanistan avec les reporters de guerre Serge Michel et Paolo Woods, il revisite les genres mineurs de la photographie : Roman photo d’aventure – diaporama accéléré transformé en film d’animation psychédélique – guides de voyages répertoriant pèle mêle moustaches irakiennes chars soviétiques et Kayaks Inuits ­– jeux de Memory illustrant des duels visuels entre la Suisse et le reste du monde. Cette approche novatrice l’impose comme un tenant du nouveau « nouveau reportage » et lui vaut le prix fédéral des arts appliqués en 2002 et le grand prix Images 2006.

En 2012 il tourne son premier film de fiction à Nollywood – Nigeria et fonde le collectif Cowboy Noir, cinéma et aventure avec Augustin Rebetez, Dimitri Procofieff, Nicolas Lieber et Noé Cauderay. Il est actuellement scénariste et réalisateur de fiction à Paris.

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Tout ira bien

Après le décès de leurs parents, Claude Baechtold et son frère en quête de réconfort fouillent de fond en comble la maison familiale, mais rien : pas un mot d’adieu ni un conseil pour affronter la vie sans eux. Claude Baechtold a cherché en vain dans leurs affaires une lettre qu’ils lui auraient laissée. Elle aurait commencé par : Tout ira bien.

« Il y a 20 ans, j’ai perdu mes parents.

Après l’enterrement, paniqué à l’idée d’appréhender la vie sans eux, je me retrouve avec mon frère dans la maison familiale.

C’est alors que naît l’espoir fou qu’ils nous ont laissé des instructions, cachées quelque part pour que nous les trouvions après leur mort.

Alors nous nous enfermons dans la maison et la chasse au trésor commence : chaque meuble est démonté, chaque tapis arraché, chaque tiroir passé au tamis, chaque journal feuilleté, chaque livre épluché, chaque billet déchiffré, chaque cassette écoutée, chaque film regardé, chaque image auscultée, chaque négatif scruté au microscope.

Au bout d’un mois de recherches archéologiques, déconnectés du monde extérieur, nous avions tout archivé dans 300 caisses, et rien : pas le moindre mot d’adieu, pas l’ombre d’un conseil pour l’avenir.

Mon frère se tourna vers moi et me dit :

– Tout ira bien

Ce livre est le mode d’emploi que l’on n’a jamais trouvé. »