Annabel Elgar

1971, Britannique, née à Aldershot, Hampshire
Nominé·e - Prix Elysée 2015

Photographe britannique née à Aldershot en Hampshire en 1971, Annabel Elgar vit et travaille à Londres. Elle a obtenu un master en photographie du Royal College of Art de Londres. Son travail photographique fait le pont entre le documentaire et la composition, tenant un élégant équilibre entre conte de fée et récit du quotidien. Nombre de ses sources d’inspiration ont rapport aux mythes et sont tirées de l’actualité, d’Internet, du folklore et de la littérature, avant d’être transformées pour créer des drames qui font allusion à des événements contemporains liés à des échanges clandestins. Le collectif, l’individuel et les questions soulevées par la contreculture sont des préoccupations majeures dans sa pratique photographique. Son travail a été présenté lors de nombreuses expositions internationales en Europe et en Amérique du Nord, comme le FotoMuseum à Anvers, la Galleria Civica à Modène et au Wapping Project à Londres, de même que dans nombre de publications.

Site Internet

Projet

Cheating the Moon

Annabel Elgar veut mener à son tour une curieuse enquête: retrouver les 180 roches lunaires ramenées par les missions Apollo 11 et 17 qui ont été volées ou ont disparu. Les images fabriquées de ses découvertes (potentielles) mêleront vraies informations et détails imaginaires.

« L’une des légendes qui entourent l’arrivée des missions Apollo sur la Lune est que celles-ci furent mises en scène. Que ce pas de géant pour l’humanité n’ait été qu’un canular orchestré par la NASA et d’autres organisations est un refrain familier : l’un de ceux qui alimentent les théories conspirationistes à travers le monde.

Il n’est peut-être donc pas étonnant que dans un contexte de preuves « authentiques » apparaisse une résistance déployant un contre-récit sans fondement. Le projet que je propose pour le Prix Elysée prend pour point de départ les roches lunaires ramenées par les missions Apollo 11 et 17, les Goodwill Moon Rocks, qui ont été volées ou sont manquantes. Parmi les 270 roches lunaires qui furent offertes aux différents pays du monde par l’administration Nixon, 180 environ ont actuellement disparu. Les procédures de recherche des roches qui n’ont pu être localisées et qui ont échappé aux chercheurs et amateurs qui voulaient retrouver la trace de certains de ces spécimens ont été compromises par la naissance d’une culture de la contrefaçon et du vol. En 1998, une opération secrète de la police fédérale, du nom de code Operation Lunar Eclipse,a été mise en place afin d’identifier et d’arrêter les personnes vendant de faux rochers lunaires et de la fausse poussière de Lune.

Ma proposition est de créer, sous les auspices d’une telle opération secrète, un répertoire des découvertes potentielles de roches lunaires qui mette en lumière les différents contextes dans lesquels celles-ci ont pu être trouvées. Les images elles-mêmes hébergeraient et serviraient de cadre à des détails narratifs tirés de véritables observations et rapports au sein d’une série de différents lieux, tout en jouant par l’imagination avec la notion de fiction en tant que dispositif d’« encadrement » indexé permettant de documenter la fabrication des images.

Récemment, j’ai commencé à réunir des récits d’exploration spatiale et des « fantasmes » d’évasion d’un intérieur reclus et du quotidien, ce qui nourrit encore davantage cette proposition. »