Arguiñe Escandón et Yann Gross
1981, né à Vevey, Suisse
Arguiñe Escandón est née à Bilbao et a passé une partie de son enfance à Séville. Elle est titulaire d’un diplôme en communication audiovisuelle et a poursuivi ses études postgrades dans les écoles de photographie EFTI et BlankPaper à Madrid. Egalement diplômée en « coaching personnel et intelligence émotionnelle », ses projets sont liés à la psychologie, en mettant l’accent sur les processus de réadaptation et de transformation de la vie.
Photographe et réalisateur, Yann Gross est né à Vevey et a étudié à l’ECAL. Ses images traitent régulièrement de la construction de l’imaginaire et un certain désir d’évasion. Il a remporté plusieurs prix internationaux parmi lesquels figurent le Festival International de Mode et de Photographie de Hyères, le Descubrimientos Photo España ou le Dummy Book Award des Rencontres d’Arles. Hormis Aya, il a publié trois autres livres : Horizonville, Kitintale et The Jungle Book.
Arguiñe Escandón & Yann Gross se sont rencontrés lors du festival Photo España en 2008 alors qu’ils participaient les deux à l’exposition Descubrimientos (Prix des découvertes). Pour le Prix Elysée, le duo présente un projet intitulé Travesía.
Projet
Travesía
Suite à la découverte d’une carte postale énigmatique datant de 1902 et représentant Charles Kroehle, un pionnier de la photographie en Amazonie, Gross & Escandón entreprennent des recherches sur ce personnage méconnu de l’histoire de la photographie.
Ils commencent alors leur collaboration sur le projet Aya qui les emmènera à leur tour en Amazonie péruvienne à partir de 2016. En utilisant des images d’archives et contemporaines, ils proposent un dialogue entre la représentation de l’exotisme et leur propre expérience sensorielle. Dans ce contexte amazonien, ils expérimentent également les propriétés photosensibles des plantes en collaborant avec des communautés indigènes.
Yann Gross et Arguiñe Escandón poursuivent désormais leurs recherches en Europe et identifient des plantes dont les propriétés leur permettent d’obtenir des « phytotypes ». Mais au-delà de la technique scientifico-photographique, il s’agit pour eux de repenser la place du végétal dans un monde façonné par l’être humain, qui perçoit les non-humains comme des machines, essentiellement à des fins utilitaristes.
Aussi, le duo de photographes ne se contente pas d’une représentation classique de la plante en soi, ni de réaliser une sorte d’herbier ou d’atlas de botanique du XVIIIe siècle. Il s’agit pour eux d’introduire des histoires contemporaines à travers le monde végétal, avec un point de vue décalé. Par son émulsion photosensible, chaque plante révèle son rôle dans le monde qui l’entoure.