Sofie Knijff

1972, néerlandaise et belge, née à Vilvorde, Belgique
Nominé·e - Prix Elysée 2017

Sofie Knijff est une photographe belgo-néerlandaise résidant à Amsterdam. Jeune femme, elle a vécu entre Curaçao, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et Paris. Au cours de ces années, ses rêveries intérieures ont été profondément marquées par sa fascination pour différentes cultures et identités. Elle a débuté son parcours artistique par des études théâtrales et a obtenu, en 1998, un diplôme de comédienne de la Toneelacademie à Maastricht aux Pays-Bas. Ce n’est qu’en 2003 qu’elle est entrée à la Fotoacademie d’Amsterdam pour étudier la photographie. Sa formation théâtrale singulière transparaît de façon évidente dans l’univers artistique que Sofie Knijff nous invite à explorer. Son œuvre s’imprègne de certains aspects du théâtre et doit beaucoup aux notions qu’elle a apprises en tant que comédienne – notamment dans son approche du lieu comme espace scénique et des gens comme personnages.

Ses travaux ont été publiés et exposés dans des galeries, des musées et des foires d’art dans le monde entier. Récemment, elle a obtenu une bourse de la Fondation Mondrian et a fait partie des artistes sélectionnés pour le Prix Unseen Photo Fair Dummy (2012), le Prix Mack Book (2013) et le Prix Best Photobook de Kassel, entre autres.

Site Internet

Projet

Tales

Instaurant un dialogue entre le fictionnel et le réel, Sofie Knijff explorera, pour le Prix Elysée, l’influence des contes de fées et de leur signification dans différentes cultures contemporaines. Privilégiant le portrait comme dans certains de ses précédents projets, elle travaillera avec des enfants pour créer une scène où ces contes de fées pourront devenir réels. Avec ce projet, elle interroge la manière dont nous percevons l’“autre” et le monde aujourd’hui.

« Afin de poursuivre ma recherche sur les enfants, je veux à présent proposer au Prix Elysée une série sur les contes de fées, sur leur signification et leur influence dans différentes cultures aujourd’hui.

A une époque où il semble que la peur de l’autre ne cesse de croître, je veux m’intéresser aux contes qui accompagnent les enfants en grandissant. Comment changent-ils d’une culture à l’autre ? Ont-ils des points communs ? Les contes de fées appartiennent à tous les âges, époques et cultures. Ce sont des histoires qui commencent en général par “il était une fois” et se terminent par “heureux à tout jamais”. Ils nous conduisent à travers l’univers de héros et d’héroïnes, d’aventures se déroulant il y a longtemps et dans une contrée lointaine. Ils permettent d’entrer en connexion avec l’inconscient. Ils nous fournissent des outils pour comprendre qui nous sommes et comment affronter les obstacles et les dangers de la vie. Je prévois d’analyser une sélection de contes de fées provenant de différentes régions du monde. Je m’intéresserai particulièrement aux contes existant dans des endroits en proie à des troubles (économiques et religieux) en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique et en Asie. J’aimerais interviewer des écrivains, des conteurs et des historiens spécialistes du sujet. Je veux rassembler les récits de personnes d’origines et d’âges différents qui expliqueront comment les contes les ont influencées dans leur enfance ou continuent de le faire dans leur vie actuelle, et les comparer. Je me pencherai sur les archétypes des contes : les rois, les princesses, les ours et les sorcières. Des personnages qui sont utilisés dans toutes les histoires de façon universelle. Dans cette nouvelle série, mon objectif sera de combiner à nouveau mise en scène et réel. Comme dans ma série Translations, je demanderai aux personnes photographiées de se transformer en ces personnages en utilisant leurs propres décors et costumes. En outre, je me rendrai dans les régions d’où proviennent ces contes afin de photographier leur paysage d’origine et le mettre en miroir des paysages intérieurs inspirés par ces mêmes contes. J’aimerais que mon travail permette d’appréhender différemment, à travers l’univers des contes de fées, la manière dont nous voyons l’Autre.”