Elina Brotherus

1972, Finlandaise, née à Helsinki, Finlande
Nominé·e - Prix Elysée 2017

La photographe et vidéaste finlandaise Elina Brotherus est née en 1972 à Helsinki. Elle est diplômée de l’Ecole supérieure d’art et de design d’Helsinki (2000) et a obtenu un master en chimie de l’Université d’Helsinki (1997). Son travail a été exposé à partir de 1998, alors qu’elle était encore étudiante en art.

Ses premières œuvres se fondent sur des expériences personnelles autant qu’universelles, la présence ou l’absence d’amour. Dans sa série The New Painting (2000-2005), Brotherus explore la relation de la photographie à l’histoire de l’art, s’inspirant de l’iconographie de la peinture classique. Dans Model Studies (2002-2008) et Artist and her model (2005-2011), elle poursuit son exploration de la figure humaine dans un paysage et du regard de l’artiste sur son modèle. Dans ses dernières œuvres, Annonciation (2009-2013), 12 ans après (2011-2013) et Carpe Fucking Diem (2012-2015), elle revient à une approche autobiographique, avec toutefois plus de distance que dans sa jeunesse.

De nombreuses revues d’art et de photographie accordent au travail d’Elina Brotherus une place importante. Ses œuvres font également partie de prestigieuses collections publiques : Centre national des arts plastiques en France, Fondation Kadist à Paris, Hasselblad Center à Göteborg, Kiasma Museum of Contemporary Art à Helsinki et Moderna Museet à Stockholm. Brotherus a été récompensée par plusieurs prix, dont le Prix Niépce en France (2005) et le Prix national de la photographie en Finlande (2008).

Projet

Meaningless Work

Elina Brotherus veut mener une mission photographique ambitieuse avec le soutien du Prix Elysée : un projet de fabrication des images à partir de ses propres interprétations des « partitions », les préparatifs des actions du mouvement Fluxus des années 1960 et 1970.

« Une partition est comme une mission. Et c’est précisément ce dont j’ai besoin en ce moment. Un artiste a essentiellement besoin de temps, d’un lieu et de quelque chose à faire. Ce quelque chose, par définition, est l’art.

J’ai eu la chance de travailler avec le curateur René Block à plusieurs occasions au cours des dix dernières années au moins. René est une personne légendaire, la première à avoir exposé des artistes du mouvement Fluxus. C’est dans sa galerie que Joseph Beuys a réalisé ses performances les plus célèbres. Les archives de René furent une révélation pour moi. Il m’a dit que la plupart des artistes qui avaient organisé des actions et des événements dans les années 1960 et 1970 avaient écrit une partition pour leurs performances. La question de la légitimité de toute reprise ou appropriation d’une autre œuvre disparaît avec la notion de partition. René m’a expliqué qu’il n’y avait pas de différence entre interpréter un morceau de Chopin à partir de la partition écrite par Chopin ou un morceau de Shiomi Mieko à partir d’une partition écrite par elle.

Les artistes du mouvement Fluxus organisaient leurs événements et leurs happenings face au public. Ce qu’il en reste aujourd’hui, ce sont les partitions et certains documents de basse définition. Mon approche est différente de la leur, car je ne suis pas une artiste de la scène. Je fabrique des images : mes œuvres, ce sont les photographies qui résultent de l’action, et qui sont réalisées avec beaucoup de soin. »